La Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment mis à jour ses recommandations en matière de vaccination pour lutter contre les infections invasives à méningocoques, des maladies potentiellement mortelles.
Ces infections, qui peuvent être transmises de manière grave, ont connu une baisse notable pendant la période de la crise du Covid-19 grâce à l’instauration de mesures barrières. Cependant, des données récentes indiquent une reprise de la circulation des méningocoques en France, avec une augmentation de 72% entre 2022 et 2023. Face à cette évolution, la HAS a été saisie par le ministère de la Santé pour actualiser sa stratégie de vaccination, visant à protéger l’ensemble de la population, en mettant un accent particulier sur les nourrissons, les adolescents et les jeunes adultes.
Les méningocoques sont des bactéries potentiellement dangereuses, qui peuvent entraîner des infections graves telles que des méningites et des septicémies. Il se transmet par les sécrétions rhino-pharyngées, lors de contacts proches et répétés. Cette transmission est favorisée dans les foyers familiaux ou dans les environnements de vie en collectivité. La période d’incubation varie généralement de 2 à 10 jours, avec une moyenne de 3 à 4 jours.
Bien que ces infections soient relativement rares, elles affectent principalement les jeunes enfants de moins de 5 ans, ainsi que les adolescents et les jeunes adultes âgés de 11 à 24 ans. Les nourrissons de moins d’un an sont particulièrement vulnérables, en particulier face aux sérogroupes W et Y, et peuvent subir des séquelles invalidantes.
Chaque année, environ 500 cas d’infections invasives à méningocoques sont signalés en France, avec quatre sérogroupes principaux:
- B (40-50%)
- C (20-30%)
- W (10-15%)
- Y (10-15%).
Et concernant la vaccination ?
La vaccination est désormais obligatoire pour les enfants nés après le 1er janvier 2018, avec une recommandation spécifique pour la vaccination contre le méningocoque C chez les nourrissons, les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 24 ans.
La HAS recommande désormais une vaccination obligatoire contre les méningocoques A, C, W et Y pour les nourrissons de moins d’un an, avec deux doses du vaccin NIMENRIX, ainsi qu’un programme de rattrapage pour les adolescents. La vaccination contre le sérogroupe B est également obligatoire chez les nourrissons, mais n’est pas étendue aux adolescents en raison de l’incidence moindre de ce sérogroupe dans cette tranche d’âge.
Points clés :
- 560 cas d’IIM (Infections Invasives à Méningocoques) déclarés en 2023, soit un taux d’incidence des cas déclarés de 0,82 pour 100 000 habitants
- Distribution par sérogroupe : 240 cas d’IIM B (44 % des cas de sérogroupe connu), 160 cas d’IIM W (29 %), 130 cas d’IIM Y (24 %) et part très faible du sérogroupe C (<1 % des cas)
- Risque plus élevé d’IIM W chez les nourrissons et les adultes de différents groupes d’âge
- Niveaux très faibles des IIM C ayant chuté suite aux mesures de renforcement de la vaccination chez les nourrissons (2017 : dose à 5 mois, 2018 : obligation vaccinale) et tendance s’étant poursuivie par la suite à la faveur des mesures mises en place pendant la pandémie.
- 10 à 20% des séquelles qui peuvent être invalidantes