15,00€
Pour que l’image naisse des mots…
Pour les enfants, la mode est aux livres illustrés.
Et depuis longtemps.
Je flâne beaucoup dans les librairies.
Au rayon enfants, j’observe les parents choisir les lectures des petits, en regardant davantage la qualité des illustrations, souvent très réussies, que celle de l’écriture et de l’histoire, et imaginer déjà les mots que mettra l’enfant sur les belles images qui lui sont proposées.
Ça marche bien, cette manière de faire.
Très bien, même.
Tant qu’il ne sait pas vraiment lire, l’enfant reconnaît dans les illustrations des morceaux de l’histoire et bien sûr, il peut reprendre son livre et rêver en feuilletant les pages.
Rien de tout ça ici.
J’aime beaucoup les livres illustrés.
Mais j’aime plus encore ce lien si particulier, et à mon avis encore plus intime, qui se crée entre un parent qui lit et son enfant qui écoute, le plus souvent blotti bien au chaud au fond de son lit.
Alors les sensations sont bien supérieures à celles du plaisir de l’image. Ou en tout cas, plus complètes.
J’entends encore la respiration régulière de ma grand-mère me lisant des histoires pendant les siestes obligatoires. Son odeur est encore là. Sa voix s’adaptait aux circonstances du texte. Je rêvais dans une quasi-pénombre. Nous étions si près l’un de l’autre.
Je voudrais ici rétablir ce lien et proposer aux parents de lire pour leurs enfants. Et bien sûr aux grands-parents.
Avec le ton, comme on disait à l’école. C’est important, le ton. Tout le charme du conte, c’est le merveilleux, la peur, l’attente de la suite, toutes ces sensations que donne la voix.
Voilà comment je vois le bon usage des contes d’Hector.
Un usage de lien indissoluble autour d’une histoire racontée.
Pour que l’image naisse des mots.
Et pas le contraire.